Y A-T-IL UNE ECRITURE SPECIFIQUE AU NET ?
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Ceux qui sont tentés par la création de sites ou ceux qui ont le dsésir de se lancer dans l'édition en ligne se pose souvent cette question. Ils ne sont d'ailleurs pas les seuls. Parmi les journalistes qui ont commencé à explorer les possibilités qu'offre la publication en ligne, ils sont nombreux à s'interroger et à s'exprimer sur ce sujet.
Avec cette page, nous entendons participer au débat tout en apportant des informations complémentaires (sous forme de liens) grâce auxquelles vous pourrez forger votre propre opinion.
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Y a-t-il une écriture spécifique au Net ?
Il n'est pas aisé d'apporter une réponse unique et définitive à cette question dans la mesure où ce n'est pas tant l'écriture en tant que telle qui joue un rôle primordial, mais la mise en forme du contenu et sa mise en valeur qui comptent le plus.
Si certains mettent l'accent sur la nécessité de faire court et de faire apparaître dès les premiers mots le point vers lequel on veut amener le lecteur, il est clair que ces deux principes ne sont pas garants d'un succès immédiat. En effet, des exemples contraires à ces deux préceptes montrent que la longeur ou encore l'écriture "classique" ne constituent pas des obstacles à la conquête d'un lectorat assidu et demandeur de qualité. Ainsu Salon Magazine , publication en ligne sans équivalent papier, n'a jamais renoncé aux longs articles. Ses concepteurs estiment que l'internaute ne rejette pas systématiquement les contributions longues à partir du moment où elles sont intéressantes et surtout bien mises en page de telle façon que le lecteur n'ait pas l'impression d'être devant un mur de mots. La parade utilisée par Salon Magazine ou encore le Los Angeles Times pour remédier à ce problème est de diviser les articles en deux voire trois parties, facilitant ainsi la lecture et donnant au texte une certaine aération.
Ce qui distingue l'écriture sur le Web de celle des médias traditionnels, c'est l'hypertexte, c'est-à-dire la possibilité d'offrir à tout moment au lecteur de nouveaux horizons. On constate que le recours aux hyperliens sur les sites de presse n'est pas aussi courant qu'il devrait l'être. Car cela suppose de la part du rédacteur qu'il conçoive, au moment où il écrit, une mini arborescence - en d'autres termes un micro site. Il s'agit là d'une approche spécifique au support électronique. Sans tomber dans des excès qui risquent de désorienter le lecteur, l'hyperlien est un moyen qui permet - si l'internaute le souhaite - de faire une pause dans la lecture tout en permettant de partir explorer de nouvelles pistes. Sur ce point, l'exemple de Salon Magazine est une bonne illustration. Utilisés avec parcimonie et pertinence, les hyperliens contribuent pleinement à la mise en valeur des articles publiés dans ce quotidien en ligne. Or peu nombreux sont les organes de presse en ligne qui utilisent les hyperliens, car, dans la plupart des cas, il s'agit d'articles écrits pour le papier et repris tel quel sur Internet. S'il fallait les adapter au support électronique, cela supposerait un travail éditorial important que peu de journaux sont aujourd'hui prêts à financer. Malgré cette absence de spécificité Internet visible sur la plupart des sites de journaux, ces derniers drainent une audience importante du fait de leur notoriété dans le monde réel. En revanche, les exemples de publications en ligne utilisant "une écriture Web" bénéficiant d'une véritable reconnaissance du public sont rares. Toutefois, celles qui sont parvenues à faire leur place sous le soleil du Net le doivent à leur souci d'adapter leur contenu au support électronique (FEED, Salon Magazine, Slate).
De ce constat, on peut tirer les conclusions suivantes :
Les journaux ou les magazines peuvent "se contenter" de reproduire sur le Net sans autre formalité le contenu tiré de leur version papier, car ils ont l'assurance de bénéficier de leur notoriété dans le monde réel. En revanche, les publications électroniques sans équivalent papier doivent trouver une écriture et une mise en scène originales et adaptées au support, lesquelles incitera l'internaute à revenir se connecter régulièrement. Aussi, à moins de faire des coups à l'instar d'un Matt Drudge, les trois cents millions de journalistes potentiels sur le Web ont peu de chance de retenir l'attention. Au-delà de l'information diffusée et du travail de "crédibilisation", ces cyberjournalistes vont devoir redoubler d'efforts pour la mettre en valeur, ce qui n'est pas à la portée de tous. Les nombreux échecs de publications en ligne (Word) au cours de deux dernières années en sont l'illustration.
Ce texte a été écrit en mars 1999 pour le site e-Presse réalisé par les étudiants du CFPJ à l'occasion de la fête de l'Internet.
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Questions diverses
Ecrire pour le Web
Le mensuel américain Writer's Digest a publié un supplément consacré à la question de l'écriture en ligne avec de nombreux conseils. Une partie des informations publiées dans ce hors-série est accessible sur le Net. Ce numéro peut être commandé en ligne au prix de $6.25 plus frais de port.
La lecture sur le Net
Pour justifier la nécessité d'adopter une écriture spécifique au support électronique, certaines personnes expliquent que les internautes ne supportent pas les longs textes et préfèrent les imprimer pour les lire intégralement. Le résultat d'une étude réalisée par la Société des gens de lettres (SGDL) montre que "pour les textes longs, la majorité des personnes sondées en font une lecture immédiate, qu'elle soit intégrale (pour 36% des répondants) ou partielle (pour 41% des répondants)" et que "23% des personnes impriment les textes pour les lire plus tard et 23% les enregistrent sur un support numérique". La longueur du texte n'apparaît donc pas comme un obstacle à la lecture en ligne tant que celui-ci est suffisamment clair et intéressant. Comme un bon roman, un texte écrit pour un support électronique doit se distinguer par la qualité de son contenu et pas simplement par des effets de style.
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On en parle ailleurs
Le débat autour de l'écriture en ligne est complexe et intéresse de nombreuses organisations et communautés sur le Net. Voici quelques lieux intéressants à visiter.
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e-Presse |
http://www.cfpj.com/ |
Créé par les étudiants du CFPJ à l'occasion de la fête de l'Internet 1999, ce site dresse un état des lieux des rapports entre presse et Internet en France. Il propose également des conseils pratiques et une bibliothèque de liens pour surfer utile sur le Net. |
35, rue du Louvre 75002 Paris |
Tél. : |
Fax :
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Mél : agnola@cfpj.asso.fr |
Grup de Periodistes Digitals |
http://www.gpd.org |
Pour en savoir plus, cliquez ici. |
Fondée en 1996, cette association compte aujourd'hui 300 membres. Réservée pour l'instant à ceux qui parlent catalan, elle tente désormais de s'ouvrir au reste du monde. |
Rambla de Catalunya 10 1r - 08007 Barcelona - Espagne |
Mél : info@gpd.org |
Internet Writing Journal |
http://www.writerswrite.com/journal/ |
Ce mensuel électronique s'intéresse particulièrement à l'écriture en ligne au travers notamment d'interviews de journalistes et de responsables d'entreprises de presse. Vaut le détour. |
8214 Westchester Suite 500 Dallas, TX 75225 - USA |
Mél : news@writenews.com |
Jliste |
http://www.multimania.com/jliste/ |
Pour en savoir plus, cliquez ici. |
Créé en 1997, Jliste, c'est "deux forums, un site web, des conférences..." dont l'objectif est de réunir "une communauté de professionnels d'horizons divers concernés par les questions touchant à la presse et à Internet". Un lieu incontournable pour les francophones que ces sujets passionnent. |
Mél : cassagne@cedex.net |
Online Journalism Review |
http://ojr.org/ |
Cette publication électronique s'intéresse à toutes les facettes du journalisme en ligne. Ceux qui le souhaitent peuvent participer à un forum géré par l'OJR. |
Annenberg School for Communication 3502 Watt Way Los Angeles, CA 90089-0281 - USA |
Mél : feedback@ojr.org |
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